Techniques et aménagements pour gérer le ruissellement

La logique amont-aval - Dans la zone de production - Dans la zone de transfert - Dans la zone de dépôt

 

La logique amont - aval

La gestion du ruissellement intègre deux échelles de travail : la parcelle (échelle locale) et le territoire (échelle zonale, découpée en bassins versants).

Au niveau d'une parcelle et au niveau local, gérer le ruissellement consiste essentiellement à assurer le passage de l'eau (continuité hydraulique), à protéger le projet sur cette parcelle (un bâtiment, une culture...), et à éviter d'impacter l'écoulement vers l'aval (quantité, érosion, concentration du flux). Nous renvoyons pour ces aspects aux pages dédiées à l'urbanisme, et à la documentation disponible : présentation des techniques en urbanisme, et fiches d'information sur la conception et la réalisation de fossés et noues, bassins de rétention, talus stabilisés, correction torrentielle, création de mares, ruissellement sur chemins, fascines et haies anti-érosives. (Cette liste est régulièrement complétée par de nouvelles fiches et les fiches existantes sont revues et améliorées en fonction du retour des utilisateurs, donc, revenez-y de temps en temps)

Sur un territoire, un bassin versant, la gestion du ruissellement fait appel à différentes techniques et aménagements (document d'information) choisis pour leur effet à l’amont et à l’aval d'un point donné sur le trajet de l’eau, tout comme cela se fait sur les rivières. Une gestion efficace commence par la délimitation des bassins versants et leur caractérisation en termes de risque de ruissellements diffus (en nappe) et concentré (selon un axe).

Les actions sont réfléchies comme un ensemble fonctionnel à l'échelle du bassin versant (vidéo) et sont intégrées de manière à présenter une continuité hydraulique jusqu’à l’exutoire : cours d’eau ou collecteur. Elles portent sur trois axes de travail simultanés, sur trois zones fonctionnelles d'un bassin versant :

  1. à l'amont, dans la zone de production, limiter le volume d’eau qui ruisselle par une occupation du sol qui favorise l'infiltration, empêcher la concentration artificielle du ruissellement ;
  2. dans la zone de transfert, conduire le ruissellement par des fossés, des diguettes et, si possible, réduire la vitesse des écoulements avec un maillage hydraulique adapté, ne pas faire obstacle à l'écoulement naturel ;
  3. dans la zone de dépôt, évacuer le ruissellement vers le cours d’eau (ou le collecteur) en aval, et si cette solution n'est pas permise (ou trop lentement), stocker temporairement l’eau en amont de la zone de dégât potentiel.

Dans la zone de production

Dans la zone à l'amont du bassin versant, où l'essentiel du ruissellement est généré, on vise à limiter la production de ruissellement en luttant contre l'imperméabilisation des surfaces. En agriculture, cela repose à la base sur la gestion raisonnée de l'assolement et la préservation de la stabilité structurale du sol par un travail adapté ; des aménagements complémentaires peuvent aider - au moins temporairement - à gérer des situations critiques sur la plan de l'érosion (bandes enherbées, barrages végétaux). En matière d'urbanisme, cela se traduit par le maintien d'un maximum de surfaces perméables, et par l'infiltration (ou, en cas d'impossibilité, la temporisation) des eaux issues des surfaces imperméabilisées. En aménagement du territoire, cela revient à accorder une place importante au maillage vert (haies, bandes boisées), aux équipements de voirie favorisant l'infiltration, etc.

Dans la zone de transfert

Cette zone est caractérisée par un écoulement concentré, souvent rapide, et parfois violent. Les techniques  à mettre en oeuvre ici sont essentiellement destinées à guider l'écoulement sans qu'il puisse causer de dommage et, si possible, à le ralentir afin de diminuer sa force érosive. Selon le type de milieu, urbain fermé ou ouvert, zoning industriel, milieu agricole ou forestier, il est plus ou moins facile de choisir un chemin pour conduire le ruissellement. D'une manière générale, les ouvrages que l'on utise sont des fossés, de différents types (classique en V, parabolique, à redents, noue), et plus rarement des éléments déflecteurs comme des petites digues ou des dos d'âne.

Pour ralentir l'écoulement, deux familles d'aménagements sont utilisés selon les cas : les petits bassins pour de la temporisation locale, et les barrages de sédimentation en correction torrentielle (vallon en pente forte).

Dans la zone de réception ou dépôt

Dans cette zone, l'écoulement ralentit et stagne. L'enjeu est de réduire au minimum le temps de l'inondation, de manière à impacter le moins possible les bâtiments, la voirie, l'environnement, ... Pour cela, il faut donc évacuer l'eau vers son exutoire naturel (cours d'eau) ou artificiel (collecteur aérien ou enterré). Cette évacuation se fait au moyen de fossés, caniveaux, ou canalisations. Selon les caractéristiques de l'exutoire, on peut être obligé de stocker temporairement l'eau et d'en contrôler l'évacuation avec un débit limité (appelé débuit de fuite ou de vidange). Différents ouvrages permettent cela : bassins aériens ou enterrés, noues, zones d'immersion temporaire (ZIT).

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